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Riviera, Sandra Giampetruzzi
La sécurisation des Carrières d'Arvel inquiète
VILLENEUVE - Pour sécuriser les menaces d’éboulement du Châble du Midi,
comme l’impose le canton, la surface d’exploitation des carrières sera
augmentée. Ce qui suscite des critiques tant de la population que des
associations de défense de l’environnement.
Une enquête publique est en cours jusqu’au 18 octobre pour demander une extension du plan d’extraction et de permis d’exploiter concernant des travaux de stabilisation géologique de la partie supérieure de la falaise du Châble du Midi ainsi qu’une demande de défrichement aux Carrières d’Arvel. Suite à cette publication, les défenseurs de l’environnement et des opposants à l’exploitation des carrières sont montés au créneau et se sont fait entendre. Mercredi 29 septembre en effet, une trentaine de personnes était présente dans la salle du Conseil pour la présentation du projet par le Service des eaux, sols et assainissement (SESA). Et une majorité du public s’est élevée contre l’extension en question, estimant qu’il faut cesser d’exploiter ces carrières qui engendrent une plaie béante dans le paysage (lire notre édition 491).
Travaux urgents
Suite aux éboulements survenus sur le Châble du Midi durant une nuit de décembre
2008, 20’000 m3 avaient emporté la terrasse supérieure et les machines de
forage, heureusement sans faire de dégâts humains. L’exploitation du périmètre
a alors été suspendue et le canton a exigé l’établissement d’une
analyse. Durant deux ans, ingénieurs et géologues ont scruté la montagne
pour trouver la meilleure solution afin de stabiliser ce rocher. «La
meilleure solution retenue est de procéder à un reprofilage et à un
changement d’orientation du front du rocher», explique Etienne Stampfli,
ingénieur chez CSD, mandaté pour réaliser l’analyse. Mais pour ce faire,
il faut créer un nouveau chemin d’accès de 340 mètres de long et de 3 mètres
de large, nécessitant un défrichement de 3’385 m2. Pour effectuer ces
travaux de stabilisation, il faudra également étendre le périmètre
d’extraction sur un total de 10’160 m2. Ces travaux engendreront également
une surélévation de l’exploitation de 80 mètres au sommet du Châble du
Midi. Si chacun est conscient des mesures de sécurité à entreprendre,
c’est surtout l’impact paysager qui inquiète les opposants.
Projets d’extension
Aujourd’hui, il s’agit de se prononcer sur un risque qu’il faut impérativement
maîtriser, selon les ingénieurs, pour ne pas se retrouver dans la situation
de 2008. Charles Willen, conseiller communal à Villeneuve et vice-président
de SOS-Arvel s’est insurgé contre les ingénieurs: «Nous avions déjà dénoncé
l’instabilité des roches bien avant l’éboulement de 2008 et les ingénieurs
nous avaient dit que tout était ok. Vous dites vous-mêmes qu’il y a un
risque d’éboulement, alors arrêtons d’exploiter ces carrières». «En
l’état actuel, nous ne pouvons pas laisser faire la nature. Il faut
remettre les choses dans la bonne direction et ne pas perdre le contrôle
d’une paroi, autrement cela peut devenir très dangereux», répond Etienne
Stampfli. Affaire à suivre…