Dépêche de l'ATS, 8.9.2005

Carrière d'Arvel à Villeneuve (VD)
Le projet d'extension du site au point mort

Villeneuve VD (ats) Les défenseurs de l'environnement unissent leurs forces pour lutter contre l'extension des Carrières d'Arvel à Villeneuve (VD). Ils dénoncent l'impact sur le paysage du projet, lancé en 1990 et bloqué depuis par des recours en cascade.

"L'exploitation de ces carrières a déjà taillé deux monstrueuses balafres dans un paysage exceptionnel, juste derrière le Château de Chillon. Il est temps que le site soit remis en état", a martelé jeudi devant la presse Robert Haas, secrétaire de l'Association pour la protection des Monts d'Arvel (SOS-Arvel). La société des Carrières d'Arvel fête justement ces jours ses 100 ans.

Les opposants locaux ont obtenu le soutien des quatre organisations nationales de protection de l'environnement: Franz Weber, dont l'association Helvetia Nostra est basée à Montreux, le WWF, Pro Natura et la Fondation suisse pour la protection du
paysage (SL-FP).

Petite victoire des opposants

L'association SOS-Arvel, créée il y a cinq ans, vient d'obtenir une petite victoire devant le Tribunal administratif (TA) du canton de Vaud. Cette cour a accepté il a une quinzaine de jours de lier les recours déposés contre plusieurs projets de l'exploitant des carrières. Le TA a aussi accordé un effet suspensif sur l'ensemble du dossier, a souligné M. Haas.

Le tribunal devra maintenant se prononcer sur le fond et juger du bien-fondé du projet d'extension. Une décision n'est pas attendue avant plusieurs mois et elle pourra encore être attaquée devant le Tribunal fédéral.

Puits collecteur

Conçu en 1990, le projet d'extension a été fortement remanié en 1998. Les Carrières d'Arvel ont alors proposé de collecter les roches dans un puits, ce qui limite le bruit et la poussière. "Avec cette technique, il n'est pas nécessaire de déboiser en aval et on peut reboiser au fur et à mesure qu'on descend", a expliqué à l'ats Bernard Streiff, directeur de la société.

Arvel fournit de la roche calcaire dure, utilisée notamment pour le ballast des voies de chemin de fer. Seuls douze sites en Suisse en produisent. La proximité de l'extraction entre aussi dans la pesée d'intérêts qui a été faite pour autoriser l'exploitation, souligne M. Streiff. Pour les opposants, des alternatives existent dans la région.

Impact sur le paysage

Le projet prévoit l'extraction de 15 millions de tonnes (6 millions de m3) de roches sur 30 ans, dont une partie dans une cuvette pour limiter les nuisances. SOS-Arvel juge le projet irréaliste en raison de la structure géologique "en mille-feuille".

Les opposants mettent en avant la protection du paysage: l'emprise de la carrière sur la montagne serait selon eux triplée par rapport à la situation actuelle. SOS-Arvel souligne en outre le risque d'éboulement qui pourrait toucher la zone commerciale située à quelque 300 mètres du pied de la falaise. Pour l'exploitant, ce risque est quasiment nul.

 

ATS (Agence télégraphique suisse), Mme Marie-Christine Mousson, Lausanne.