L'extension des carrières de Villeneuve a du plomb
dans l'aile
Le TF accepte le recours des organisations écologistes
Le projet d'extension des carrières d'Arvel, près de Villeneuve (VD),
a du plomb dans l'aile. Le Tribunal fédéral (TF) accepte le recours des
organisations écologistes et annule les autorisations accordées aux
exploitants.
Les organisations critiquaient l'impact du projet sur le paysage et les
risques d'éboulement. Principal adversaire, l'Association pour la protection
des Monts d'Arvel (SOS-Arvel) avait reçu l'appui de Pro Natura, du WWF,
d'Helvetia Nostra ainsi que de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement
du paysage.
Pour les opposants, l'emprise de la carrière sur les flancs de la montagne
triplerait de volume et défigurerait le panorama situé à l'arrière-plan du
château de Chillon. Ils estimaient aussi que la sécurité n'était pas assurée:
des éboulements pourraient toucher la zone commerciale située à 300 mètres
au pied de la falaise.
Projet remanié
Les quatre organisations écologistes nationales avaient contesté le feu vert
du gouvernement vaudois, qui avait entretemps reçu l'appui du Tribunal
administratif vaudois. Conçu en 1990, le projet d'extension avait été
remanié en 1998.
Il prévoit l'extraction de 15 millions de tonnes, soit six millions de m3 de
roches sur 30 ans, dont une partie dans une cuvette pour limiter les
nuisances. Pour les opposants, le projet est irréaliste en raison de la
structure géologique "en mille-feuille".
Décisions annulées
Dans un arrêt dont seul le dispositif est connu, le TF annule l'autorisation
de défricher, accordée par le Service des forêts du canton de Vaud, de même
que la décision finale relative à l'impact du projet, qui était elle du
ressort du Département vaudois de la sécurité et de l'environnement.
Impossible, pour l'heure, de dire si la décision du TF constitue un coup
d'arrêt définitif au projet d'extension. "Il faut attendre les considérants
du jugement", a relevé Bernard Streiff, directeur des carrières
d'Arvel. "Dans la limite des permis actuels, nous avons assez de roches
à disposition pour continuer à exploiter pendant quelques années"
Repartir de zéro
Un nouveau projet d'extension des carrières devra faire l'objet de nouvelles
études, se félicitaient pour leur part les recourants. "Il faudra
reprendre l'ensemble du processus d'autorisations à son début", ont-il
relevé dans un communiqué.
Les carrières d'Arvel fournissent de la roche calcaire dure, utilisée notamment pour le ballast des voies de chemin de fer. Seuls douze sites en Suisse en produisent. (arrêt 1A. 25/2006 et 1P.67/2006 du 13 mars 2007)
ATS (Agence télégraphique suisse), Lausanne.