Remise en état du site d'Arvel après le verdict du TF
Les organisations écologistes perdent patience
Les organisations écologistes demandent l'arrêt immédiat de
l'exploitation des carrières d'Arvel et la remise en état du site. Elles
accusent l'Etat de Vaud de ne pas tirer lesconséquences du verdict du
Tribunal fédéral (TF), défavorable à l'extension du site.
Pour SOS-Arvel, soutenu par le WWF, Pro Natura, Helvetia Nostra, et la Ligue
suisse pour la protection du paysage, la décision du TF impose une conclusion
à cette "longue saga". Les autorités vaudoises ne peuvent plus se
laisser aveugler "par le mythe de l'intérêt national du ballast
d'Arvel".
Des carrières existent ailleurs en Suisse, ont rappelé vendredi les cinq
organisations, réunies pour une conférence de presse à Villeneuve (VD).
L'intérêt à poursuivre l'extraction de tonnes de ballast doit s'effacer
face à l'atteinte irrémédiable au site classé que constitue le château de
Chillon et son arrière-plan.
Méthodes "bananières"
"Nous sommes dans un Etat de non-droit", a déploré Robert Haas,
secrétaire exécutif de SOS-Arvel, qui a reproché au Conseil d'Etat des méthodes
dignes d'une "république bananière". Selon lui, il est clair que
"le refus de l'extension de la carrière fait tomber les permis
actuels".
Le Conseil d'Etat aurait déjà dû réagir. L'arrêt immédiat de
l'extraction s'impose avant la remise en état des lieux. Celle-ci devra faire
l'objet d'études sérieuses, plaident les organisations écologistes. La
balafre qui défigure le site "mérite d'être soignée dignement".
Réaction du groupe Colas
PDG du groupe Colas, propriétaire des carrières d'Arvel, Jean Beauverd
n'entend pas mettre la clé sous le paillasson. "Nous sommes fermement décidés
à poursuivre l'exploitation et au besoin à déposer de nouvelles demandes de
concession", déclare le PDG de Colas, qui dénonce les positions trop
"catégoriques" des organisations écologistes.
Il regrette la décision du TF, qui empêche la poursuite de l'exploitation
dans des conditions qui auraient été plus favorables.
35 emplois
Selon lui, les 35 emplois des personnes occupées sur le site d'Arvel ne sont
pas menacés. Il précise que si l'Etat de Vaud se décidait à fermer la
carrière, les ouvriers se retrouveraient "sur le carreau".
Conçu en 1990, le projet d'extension avait été remanié en 1998. Qualifé
d'irréaliste par les organisations écologistes en raison de la structure géologique
"en mille-feuille", il prévoyait l'extraction de 15 millions de
tonnes, soit six millions de m³ de roches sur 30 ans, dont une partie dans
une cuvette pour limiter les nuisances.
ATS (Agence télégraphique suisse), Lausanne.