Article paru dans 24 Heures, 10.11.2011

Riviera-Chablais, Claude Béda

Franz Weber attaque les Carrières d’Arvel

L’écologiste et cinq autres opposants recourent contre l’exploitation et le défrichement en projet à Villeneuve. Ils réclament un expert neutre

«L’exploitation de ce site inscrit à l’Inventaire fédéral des paysages doit cesser», tonne Franz Weber. Via son association Helvetia Nostra, l’écologiste montreusien vient de déposer un recours auprès du Tribunal cantonal, avec cinq opposants de Villeneuve, dont l’association SOS-Arvel, contre le permis d’exploiter et l’autorisation de défricher le sommet de la falaise au Châble-du-Midi. 

Selon les Carrières d’Arvel, ce défrichement de 13 000 m2 est nécessaire pour réaliser un chemin d’accès dans cette zone, qui doit être assainie après l’éboulement de 30 000 m3 de roche en 2008. Ce qui suscite l’ire des opposants, lesquels proposent un minage des blocs menaçants. «Ces travaux de «sécurisation» s’inscrivent par leur ampleur et leurs effets dans un stratagème visant à surexploiter ce site protégé après avoir délibérément laissé se concrétiser des problèmes de stabilité au bénéfice d’autorisations obtenues dans des conditions indignes d’un Etat de droit», explique Pierre Chiffelle, défenseur des recourants. Qui réclament un expert neutre, pour juger de l’importance des problèmes de stabilité dans les carrières. «A défaut d’un plan précis et contraignant permettant le remodelage du site, nous exigerons la fin de l’exploitation, ajoute l’avocat. D’autres carrières peuvent subvenir aux besoins actuels: celle de Choëx (VS) possède 5 millions de mètres cubes de réserve de roches dures. »

Aux Carrières d’Arvel, l’exploitation ne se concentre plus que sur le site secondaire de Planche-Boetrix depuis la fin de l’autorisation, au 30 juin dernier, d’exploiter la rive droite du Châble-du-Midi. Le directeur, Bernard Streiff, n’est pas surpris par ce nouveau recours. «Les opposants nous avaient prévenus lors d’une séance de concertation. Nous irons donc au Tribunal cantonal, mais en sachant que l’Etat a expressément demandé qu’il n’y ait pas d’effet suspensif. Car le risque d’éboulement augmente en période hivernale, avec le dégel et les précipitations. » C. B.