Article paru dans 24 Heures, 6.10.2010

Riviera-Chablais, Cindz Mendicino

Le bras de fer continue aux carrières d'Arvel

VILLENEUVE - Un rapport d’experts préconise la sécurisation rapide du Châble-du-Midi, secteur où un éboulement s’était produit en 2008. L’entreprise en charge de l’exploitation du site entend par la suite y reprendre ses activités. Pas question, réplique l’association SOS-Arvel.

En décembre 2008, un éboulement provoque la rupture d’un bloc de pierre de 20 000m³ au sommet du Châble-du-Midi, secteur exploité par la société Carrières d’Arvel SA. L’entreprise n’a d’autre choix que de mettre un terme provisoire à ses activités dans cette zone, dans l’attente d’une solution pour maîtriser le danger permanent d’éboulement. Pour rappel, les carrières – filiale du géant Colas – sont spécialisées dans la production de ballast pour chemin de fer et de gravillons pour chaussées. La semaine dernière, le canton a présenté, lors d’une soirée publique, le rapport d’experts et le plan de sécurisation du site, à l’enquête jusqu’au 18 octobre. La solution retenue nécessite la réalisation d’une piste d’accès passant par le dessus du Châble-du-Midi. Et, pour ce faire, le défrichement de 13 000m2, l’équivalent de deux terrains de football. «Il faut sécuriser rapidement cet endroit, explique Bernard Streiff, directeur du site. Nous demanderons ensuite une prolongation du permis d’exploitation, qui s’achève en 2011, par le biais d’une enquête publique et reprendrons nos activités dans cette zone. Enfin, une troisième enquête publique demandera l’extension de la carrière.»

Opposition farouche

Avant cela, il faudra venir à bout des résistances de l’association SOS-Arvel, qui milite depuis dix ans pour la fermeture des carrières. Celle-ci affirme par la voix de son vice-président, Charles Willen, que «ce n’est certainement pas la seule solution possible. Bien sûr, il faut sécuriser,mais agrandir encore cette balafre est une absurdité. Ce paysage est unique et c’est un atout touristique immense. L’activité des carrières est dangereuse. Et avec l’arrivée de l’hôpital unique Riviera-Chablais, cela ne peut pas continuer.» Le groupement fera opposition commune au projet de sécurisation avec le WWF et Pro Natura. Une initiative populaire pour interdire l’exploitation pure et simple du site est aussi envisagée.