Mémento pour la table-ronde du 7.2.2001

1. SOS-Arvel
Nous rappelons que notre association, créée il y a à peine 6 mois, compte déjà plusieurs centaines d'adhérents et sympathisants (dont un grand nombre des 150 opposants au projet de 1998). L'association a reçu le soutien de nombreuses personnalités de la région et associations (comme l'Association du Château de Chillon, présidée par M le Conseiller d'Etat Claude Ruey) soucieuses de la protection de ce site classé, atout essentiel de notre industrie touristique. Ce combat contre les nuisances des carrières, qui date de longtemps avant la création de SOS-Arvel, a jusqu'ici toujours été déconsidéré par les autorités politiques.

2. Constat de la situation actuelle
Le premier projet mis à l'enquête n'a pratiquement aucune probabilité d'être réalisé tel que présenté à la mise à l'enquête, et ceci à cause de multiples raisons. L'exploitant est conscient de cette situation puisqu'il a présenté aux opposants avec la collaboration des services de l'Etat de Vaud un deuxième projet fort différent, dit de la dent creuse, le 28.3.2000 à Villeneuve. Dans la FAO du 5.1.2001, la division des carrières du DSE a choisi de prolonger le permis d'exploiter la carrière de Planche-Boetrix, apparemment sans nouveau défrichement et sans augmentation du périmètre d'extraction autorisé.

3. Procédure légale
Les juristes et personnes compétentes que nous avons consultés ont tous confirmé notre position sur le sujet: tout projet différent doit faire l'objet d'une nouvelle mise à l'enquête publique, avec un dossier complet adéquat, selon les exigences légales cantonales et fédérales. C'est la notion de différence, faisant forcément apparaître des aspects nouveaux par rapport au projet antérieur, qui impose cette obligation, ceci quelles que soient les réductions de nuisances ou d'impact prévisibles. Selon nos conseils avisés, la loi et son règlement ne sauraient être interprétés autrement. D'autre part, l'égalité de traitement pour toutes personnes physiques ou morales devant la loi renforce encore cette nécessité de mise à l'enquête de tout nouveau projet.
Nous rappelons que la Municipalité de Villeneuve s'attendait logiquement, elle aussi, à la mise à l'enquête du deuxième projet, dans sa lettre aux Carrières d'Arvel SA du 14.6.99: "la Municipalité émet à ce stade un préavis favorable, tout en formulant les réserves d'usage liées à l'examen des dossiers définitifs, aux exigences des services cantonaux et fédéraux compétents, et aux résultats de l'enquête publique à laquelle ce nouveau projet sera soumis." Nous constatons aussi que les motifs d'opposition de la Municipalité (opposition du 14.10.98), sont loin d'être satisfaits dans le 2e projet. Notre fermeté quant au respect de la loi et des procédures est et restera inflexible. Nul ne peut être au dessus des lois.  Les tentatives de contourner ou d'escamoter les exigences légales et les droits des citoyens ne conduisent qu'à une impasse, ou à une perte de temps considérable.
 

4. Propositions
SOS-Arvel pourrait tolérer une exploitation transitoire, sans nouvelle atteinte au paysage, conçue avec toute la sécurité nécessaire concernant les risques géologiques et faite dans le but d'obtenir les meilleures possibilités de remise en état naturel du site, ceci afin de laisser le temps à l'exploitant de chercher et trouver d'autres sites exploitables sans dommage trop importants à l'environnement, ou du moins pour lesquels la remise en état est garantie. En effet, il est indéniable que l'on ne pourra pas tailler indéfiniment dans les Monts d'Arvel. Donc le déplacement de l'exploitation (et non la fermeture) est inéluctable à moyen terme, avec la nécessité de remise en état de ce site exceptionnel.
Nous proposons également, afin d'assurer réellement le financement des remises en état des sites exploités, qu'un moyen sûr soit exigé par le Canton, et payé finalement par les usagers, comme une taxe à la tonne par exemple (ce qui devrait être le cas pour toutes les carrières et gravières). Les garanties actuelles, exigées lors de l'octroi des permis d'exploiter des carrières d'Arvel, sont dérisoires. L'art. 29 de la loi sur les carrières aurait dû être appliqué. C'est une négligence coupable qui pourrait coûter cher aux communes propriétaires.
Nous pourrions croire que la décision de prolonger le permis d'exploitation de la carrière de Planche-Boetrix va dans le sens souhaité, si son but est de laisser le temps d'étudier une solution facilitant l'obtention d'une topographie véritablement favorable à la remise en état naturel du site du Châble-du-Midi. Nous désirons donc connaître les intentions des services de l'Etat à ce sujet, et dans cette attente, nous réitérons des réserves quant à cette prolongation.
Pour SOS-Arvel, il est actuellement prématuré de discuter des aspects spécifiques du deuxième projet envisagé. Il est prioritairement impératif de respecter la loi et sa procédure, ainsi que les exigences fédérales en la matière. Nous suggérons donc que les Carrières d'Arvel SA retirent leur premier projet, qui n'est plus envisageable, et qu'ainsi l'Etat n'ait pas à traiter inutilement des oppositions n'ayant plus cours. SOS-Arvel pourrait accepter d'être associé à la recherche d'une solution vraiment acceptable et valable à long terme pour toute la région et le canton.