courrier des lecteurs du 29.11.2008

La balafre majeure d'Arvel


En 1723, les notables vaudois, tenant le pouvoir, firent décapiter le major Davel afin de préserver leurs relations privilégiées et leurs avantages avec leurs Excellences de Berne. Il fallut attendre septante-cinq ans pour que l'on reconnaisse la noblesse de coeur et la clairvoyance visionnaire de ce grand patriote qui voulait libérer le Pays de Vaud de l'occupant bernois et donner le pouvoir et la liberté au «bon peuple vaudois».

De 1975 à aujourd'hui, les notables vaudois et leurs serviteurs dociles de l'administration complaisante cautionnèrent la balafre majeure d'Arvel au milieu de la vitrine touristique unique du Haut-Léman, berceau du Château de Chillon, symbole de notre patrimoine; et ceci de nouveau pour défendre les intérêts nébuleux d'un conglomérat économique et financier situé bien loin du Pays de Vaud.

Presque tous les Vaudois, de la Riviera, de Lavaux, de Lausanne, de la côte et du pied du Jura peuvent voir cette atteint énorme et incompréhensible au joyau que la nature nous demande de gérer avec respect et amour. Notre devoir est de le protéger et nous n'avons pas le droit de fermer les yeux sur cette vilaine blessure, rongée par la lèpre vorace des machines, que certains voudraient encore agrandir, voire doubler ou tripler!

Ce panorama unique et irremplaçable est d'importance nationale, voire mondiale alors que 50'000 t/an de ballast peuvent être produites ailleurs, c'est plus qu'évident!

Et les TGV français et allemands, roulant à 200/300 km/h, se délacent sur des lignes qui n'ont pas un seul caillou d'Arvel. Ainsi, la fin du massacre des Monts-d'Arvel ne signifierait pas l'arrêt des chemins de fer suisses; tous les diplômés du «bon sens» comprennent cette évidence, mais pas tous les politiciens, hélas...

Vaudois, aidez-nous à sauver un des plus beaux paysages de notre pays, votre paysage admiré par des millions de touristes qui nos interrogent souvent quant à la raison surprenante de cette affreuse balafre...

SOS.-Arvel, CP 194, 1844 Villeneuve (association reconnue d'utilité publique).

Le président: Ben Sergent, Vevey; Le vice-président: Charles Willen, Villeneuve