courrier des lecteurs du 20.07.2012

Carrières d'Arvel: on nous abuse!

Comment peut-on vouloir agrandir la balafre de la honte ? Après avoir longtemps exploité les carrières d’Arvel, prioritairement selon des critères de profitabilité, en provoquant par négligence des instabilités géologiques importantes, ceci avec la caution du Canton, les responsables ont créé eux-mêmes l’insécurité dont ils se prévalent aujourd’hui pour étendre le périmètre d’extraction au sommet de la balafre vers le haut de 13'000 m2, soit 2 terrains de football ! Et ils usent habilement du mot sécurisation, le culte de la sécurité étant quasi «intouchable» en Suisse; c’est magique pour ceux qui l’utilisent pour justifier l’extraction de 1'800'000 m3 de roches durant 14 ans comme indiqué dans le dossier mis à l’enquête publique. Cela représente 4'300'000 tonnes de graviers et près de 150 millions de chiffre d’affaires; et l’exploitant propose « généreusement » de mettre 1 million à disposition pour re-naturer le site du Châble du Midi; on se moque vraiment de la population. Et s’il ne peut pas obtenir cette sécurisation coordonnée au «remodelage» de toute la falaise pour permettre des plantations alignées très aléatoires «tout sauf naturelles», ceci à son avantage, il affirme qu’il laissera le site tel qu’il est aujourd’hui, ignorant ses obligations selon les dispositions légales, ceci par une interprétation tronquée et fallacieuse de ses avocats. Voilà le «chantage» proposé ! 

D’autre part, comment croire en l’honnêteté intellectuelle des ingénieurs géologues qui avaient fait sécuriser la dernière paroi supérieure par 80 à 100 ancrages bien visibles et qui n’avaient pas décelé l’instabilité sous leurs pieds du dièdre de 20'000 m3 éboulés en décembre 2008, emportant foreuses et engins de manutention, heureusement durant la nuit. Les 3 ou 4 ouvriers travaillant sur cette dernière terrasse auraient pu déposer plainte pour mise en danger de leur vie par négligence ou incompétence. 

Aujourd’hui, les mêmes ingénieurs géologues proposent de détruire la paroi qu’ils avaient fait consolider en taillant 100 m. plus haut dans la forêt qui n’a jamais menacé. Ils utilisent ainsi les instabilités créées par leur négligence coupable pour justifier de creuser au-dessus, sans garantir qu’ils ne créeront pas de nouvelles instabilités. Et dire que le SESA est tombé dans ce piège de la sécurité « prétexte », réellement utile qu’aux employés qui poursuivraient l’exploitation de ce site protégé IFP, au mépris de la protection du paysage et de l’environnement que ce Service de l’Etat est sensé protéger ! 

De plus, les rapports des ingénieurs géologues ne peuvent pas être objectifs et neutres puisqu’ils sont payés par l’exploitant. C’est pourquoi les Associations de protection du site et de la nature ont parfaitement raison de contester ces rapports insidieusement tendancieux, mais difficilement contestables par des « profanes ». Malheureusement, intelligence, bon sens et honnêteté intellectuelle ne s’enseignent pas dans nos hautes écoles. C’est le profit rapide, «à tout prix», qui commande partout : et surtout dans les «empires» financiers des multinationales, hélas ! 

D’autre part, quelle politique de « gribouille » du Canton : la fuite en avant durant 14 ans, et ensuite ? Rien. Aucune solution valable respectant la nature et l’environnement à long terme. Pourtant, dans 15 ans, 30 ans et plus, on aura encore besoin de graviers. Alors où ira-t-on s’approvisionner ? Pas de réponses des responsables, ou plutôt des «irresponsables» bien assis dans leurs bureaux, à l’abri des poussières. Gouverner, c’est prévoir. Alors qui gouverne ? des forces occultes très influentes probablement.  

Citoyens, citoyennes, pensez à vos enfants et petits enfants, et ayez les yeux bien ouverts; on vous trompe avec des promesses de remise en état sur le papier de photos-montage, d’aspect très peu naturel et dont la réussite ne pourra se vérifier que dans 50 ans, comme à Roche où le résultat est insignifiant; alors après nous «le déluge»…  

Il y a mieux à faire : dans les régions à forte densité de population, seules des exploitations souterraines sont acceptables pour l’habitat et compatibles avec les activités commerciales, de haute technologie, touristiques, les EMS ou hôpitaux, etc. Cela est évident pour les personnes de bon sens ayant une vision saine de l’avenir que nous devons préparer pour les générations futures. Alors, soyons logiques et raisonnables dès maintenant, Messieurs les « Responsables ».

SOS-Arvel, CP 194, 1844 Villeneuve (association reconnue d'utilité publique).

Au nom du comité de SOS-Arvel: Charles Willen, Pierre Morier