Ni les bilans flatteurs ni les critiques parus sur la politique
du Conseiller d’Etat J.-C. Mermoud n’ont effleuré jusqu’à
présent un de ses dossiers particulièrement miné,
et pour cause !
Qui donc se vanterait d’avoir autorisé l’aggravation du saccage honteux des Monts d’Arvel, au bout du lac Léman, dans l’arrière-plan du Château de Chillon vu depuis Montreux et le lac ? Quelle cohérence dans cette politique qui défend avec énergie les Grangettes toutes proches ou les rives sud du lac de Neuchâtel, et qui donne par derrière en pâture aux intérêts privés des carrières, le panorama pourtant protégé du site touristique le plus visité de Suisse?
Et ceci sans procéder à une mise à l’enquête publique, au mépris des droits des citoyens, enquête qui aurait sinon révélé l’aberration et les risques d’un tel projet, en poussant ainsi de nombreuses associations dans une procédure juridique longue et coûteuse contre l’Etat (voir www.sos-arvel.ch), donc aussi aux frais du contribuable vaudois …
Pourtant M Mermoud disait à la TSR “qu’il faut transmettre à nos enfants une nature dans le meilleur état possible” (Tout en Région, 9.1.2001), alors qu’à un des endroits les plus voyants du canton, c’est tout le contraire qui s’y passe. Est-il sérieux, crédible ? N’arrive-t-il pas à faire le poids face à ses chefs de service et à des intérêts particuliers ?
Le bon résultat de M Biéler au 1er tour des élections montre l’importance que le peuple vaudois accorde à son environnement. M Mermoud devrait donc prendre conscience du respect qu’il doit à la sensibilité de toute une population envers le paysage unique du Haut-Léman. Le moins qu’on puisse attendre de sa part, c’est une politique cohérente entre la protection des Grangettes, de la Grande Cariçaie, et des Monts d’Arvel.
Robert Haas, Villeneuve.