communiqué de presse du 9.10.2012

Carrières d'Arvel: Un nouvel éboulement!

Il y a quelques jours, un nouvel éboulement s'est produit au milieu de la falaise de la carrière de Planche-Boëtrix : forcément imprévu !

L'exploitant avait presque terminé l'exploitation de cette falaise en taillant jusqu'au niveau du sol, avec l'inclinaison initialement prévue et quelques terrasses étagées. Mais les responsables des Carrières et leurs ingénieurs-géologues conseils ont décidé, il y a quelques mois, de retailler le milieu de la falaise, pour " gagner " du volume exploitable. Par des minages verticaux successifs, ils ont réduit sensiblement la largeur de la terrasse sur 1/3 de sa longueur. Cependant, cette opération a rendu la falaise plus abrupte et a secoué la masse rocheuse par des explosions importantes. Résultat, une partie centrale de la terrasse s'est complètement effondrée, supprimant ainsi l'assise de sécurité pour la masse rocheuse située au dessus. Environ 5'000 à 10'000 m3 se sont éboulés d'une hauteur de 70 à 80 m; la faille de rupture est passée à 2-3 m des machines et équipements installés sur la terrasse; c'est aujourd'hui bien visible. Il y a quelques jours, des ouvriers travaillaient sur la surface écroulée, sans souci, puisque les "spécialistes" leur avaient dit qu'il n'y avait pas de danger ! Encore une fois, merci "dame chance" !

Quelle incompétence, quelle négligence, quel mépris de la vie des travailleurs de la part des responsables bien assis dans leurs bureaux devant un écran censé tout savoir. Honte à eux. Que l'exploitation cesse immédiatement, que leur activité de surveillance et de conseil leur soit interdite, puisque c'est la 2e fois qu'ils font la même erreur, par négligence ou complaisance intéressée, erreur sans victime heureusement. Mais cela aurait aussi pu se passer à un autre moment, avec des blessés et/ou des morts !

En décembre 2008, au Châble du Midi, ce fût pareil. Mais le SESA a continué à faire une confiance aveugle aux ingénieurs-conseils qui auraient dû être sanctionnés. C'est grave, très grave, criminel, d'envoyer des ouvriers au "casse-pipe", à leur insu. Et tout cela pour les intérêts financiers de la grande multinationale que vous savez, possédant des centaines de carrières dans le monde. Avec un nombre d'exploitations si élevé et des méthodes d'extraction parfois trop risquées, il est probable qu'il y ait plusieurs victimes chaque année, mais "dispersées" dans le monde; on en parle donc pas beaucoup et c'est "conforme" aux statistiques !

SOS-Arvel crie encore une fois au scandale et insiste pour une interdiction générale d'exploiter par des "inconscients" des carrières devenues trop dangereuses. Le Conseil d'Etat doit avoir le courage de prendre ses responsabilités, malgré les pressions. La vie des travailleurs n'a pas de prix pour leur famille.

Comme nous l'avons déjà demandé, seules des exploitations souterraines bien maîtrisées et prudentes sont concevables dans les zone à forte densité de population. Les exploitations à ciel ouvert, sur des flancs abrupts de plusieurs centaines de mètres comme sur les Monts d'Arvel, c'est fini parce trop dangereux !

Ce 2e éboulement "surprise" est le dernier avertissement de "DAME NATURE" avant un drame.

Qui va accepter maintenant d'aller travailler sur ces falaises rendues instables par l'exploitant lui-même? Et la SUVA, qu'en pense-t-elle ? Serait-elle aussi sous influence ?

Alors, STOP, STOP, STOP, maintenant, tout de suite.


SOS-Arvel, CP 194, 1844 Villeneuve (association reconnue d'utilité publique).

Le président: Charles Willen, Villeneuve

Voir les photos sur notre site: http://www.sos-arvel.ch/docs/rubrique-galerie.htm